Histoire de Milly

A – Les origines⁽¹⁾

1 – Etymologie

Le "M" (em) de Milly, lettre hébraïque, signifie à partir de ou em (sous entendu) signifie mère, c'est-à-dire le mea-tus⁽²⁾ des êtres formés dans le sein des eaux.

i, isle, il : toutes ces expressions signifient élévation.

Ei : action de s'étendre dans l'humide

Um : formation de l'humus par la chaleur de la putridité.

 2 – Evolution du nom Milly sur Bradon à travers les siècles

 Appellations successives :

En 1049 : Milleium.

En 1276 : Millei.

En 1483 : Milley.

En 1571 : Milly.

En 1573 : Milly devant Dun.

En 1932 : Milly sur Bradon.

Cette dernière dénomination a fait l'objet de nombreuses discussions au sein de la municipalité en 1924. Tout d'abord, elle a refusé de donner le nom conseillé par le préfet de l'époque qui était "Milly Saint Germain". Proposition qui tenait compte de la présence de la côte Saint Germain sur le territoire de la commune.

De ce fait, le conseil municipal, dans sa délibération du 9 septembre 1924, "… attendu que l'appellation de Milly la Côte ne peut être acceptée, Milly étant en plaine, décide que la commune sera dénommée Milly la Plaine ou Milly les Eaux étant donné que depuis six fois, la moitié du pays a été inondée et que l'administration n'a pris aucune mesure pour prévenir les désastres…."

Après maintes réflexions, le conseil municipal décide, lors de sa réunion du 28 Avril 1932 de donner finalement comme nom à la commune "MILLY SUR BRADON" en raison du ruisseau, le Bradon, qui la traverse.

3 – Géologie

a) Le village

Etage jurassique moyen formation corallienne de la septième époque onthologique

Oxford-Clay inférieur, terre à briques

Oxford-Clay moyen oolithe inférieur

Coral-rag à l'est

Alluvions à l'ouest

Cette formation est peu différente de celle du territoire de Lion. L'émergence du coral-rag y est moins saillante et la portion alluvionnale y est plus développée. Milly est assis au milieu des argiles oxfordiennes. Il est au point de départ de l'éminence de l' isle corallienne  dite le Mont Saint Germain. L'oolithe ferrugineuse forme la ceinture de cette isle, entre la nouvelle Meuse, d'une part, et la coulée de lave qui, du cratère de Murvaux a creusé le lit du Bradon et ceux des ruisseaux dits le Pain d'Avoine et le lai du Loison. Son nom indique les effets de l'éruption.⁽³⁾

b) La côte Saint Germain

La côte Saint Germain résulte d'une construction coralligène naturelle. Nous retrouvons jusqu'à mi-côte les caractères de l'oxfordien avec ses gryphées (mollusques lamellibranches, à coquille allongée et irrégulière) tels que dilatata, alectryonia, pholade, dont la zone est limitée par la couche d'oolithe ferrugineuse (l'oolithe est un calcaire formé de grain sphérique semblable à des œufs de poissons) qui se trouve là avec ses caractères et au dessus de laquelle cesse toute végétation.

Au sommet, le corallien est surtout caractérisé par le calcaire à nérinées (nerinae mosae), pierre perforée dont les trous résultent du peu de consistance des fossiles par rapport au calcaire très dur qui les contient. ⁽⁴⁾

4 – Topographie

 Milly se situe à une altitude moyenne de 176m au dessus de la mer. Le point le plus élevé se situe quand à lui à 350m au sommet de la Côte Saint Germain.

La distance avec le chef lieu de canton (Dun sur Meuse) est de 2,4 km, avec le chef lieu d'arrondissement (Verdun) est de 35 km et avec le chef lieu de département (Bar le Duc), 92 km.

5 – Communications

Pendant très longtemps, la pierre de Milly dite Hotte du Diable, a été considéré comme une borne internationale, séparant l'Austrasie de la Neustrie, et quand les romains eurent établi leur diverticulum de Divodurum mediomatricorum (au nord est de Metz), cette borne, il est très probable, fut un des milliaires de son parcours. Le milliarium était une sorte de colonne placé de mille en mille sur les voies romaines pour indiquer la distance.

L'austrasie était à l'origine, le royaume de la Gaule mérovingienne constitué à la mort de Clovis dont les quatre fils se partageaient l'héritage. Metz en était la capitale.

La Neustrie était un royaume franc constitué à la mort de Clotaire 1^er et limité par la mer du Nord, la Meuse et la Loire avec pour villes principales Paris et Soissons. Ce royaume s'opposa à l'Austrasie. Clotaire II réussit pourtant à réunir les deux états en 613, mais après la mort de Dagobert 1^er en 639, les deux royaumes furent séparés. La Neustrie tombe sous le pouvoir des Maires du Palais d'Austrasie.

Deux grandes voies indiquées sur la carte de Peutinger venaient de Reims à Metz. Filles d'un tronc commun elles bifurquaient sur le territoire de Prunay (Marne), la voie du Sud franchissant le camp d'Attila se dirigeait sur Toul en remontant la vallée de l'Ornain. L'autre allait franchir la Meuse à Verdun. Une fois arrivée à Vienne la Ville (Marne), une bifurcation donnait deux directions. L'embranchement sud traversait la forêt d'Argonne, franchissait l'Aire entre la Chalade et le Claon, passait entre Neuvilly et Aubréville pour arriver à Verdun. Les traces sont encore visibles dans les bois de Brabant et entre Jouy en Argonne et Frana. L'autre embranchement rejoignant les hautes chevauchées romaines, dans les bois d'Apremont, laissait au sud Varennes et passant par la Buanthe prés de Cheppy et Verry, elle arrivait sur l'Andon à romagne sous Montfaucon, puis elle descendait à Doulcon prés de Dun.

C'est à Milly que commençait la chaussée Austrasienne pour bifurquer sous Brandeville par Jametz et remonter aux sources de la Chiers et, par Damvillers et Romagne sous les côtes, remonter aux sources de l'Othain.