Vers 630 après Jésus Christ, Saint Balderie de Montfaucon envoie un religieux prendre des nouvelles de son disciple, le moine Vandregisilius, qui avait installé un oratoire dédié à Saint Gilles et situé à Dun sous la porte de Milly.
Ne trouvant pas Vandregisilius à l'oratoire, le religieux va à sa recherche et, s'égarant au milieu d'une sombre forêt de chênes, se retrouve tout à coup, dans une place circulaire entourée d'un portique formé de hautes pierres brutes couvertes d'énormes tablettes.
Au milieu de cette place, une multitude de personnes sont réunies pour célébrer un sabbat. A la vision du Saint Homme portant sur sa poitrine le sacré de sa religion, l'assistance poussa un cri d'effroi.
Les sorciers épouvantés cherchent le salut dans la fuite, et le manche à balai contre les jambes, chacun charge une pierre de pratique et s'élève dans les airs.
Le religieux, aussi terrorisé que les fuyards, se protège en brandissant sa croix. Le dernier sorcier à effectuer son ascension perd brutalement une partie de son pouvoir. La lourde pierre tombe et se plante en terre où elle restera éternellement comme témoignage de la victoire du Christ sur les forces de l'enfer.
Pour cette raison, cette pierre porte depuis cette date le nom de HOTTE DU DIABLE.
Légende N°2 d'après G. Grillet
Au temps où Saint Germain habitait non loin de Dun, la côte escarpée qui porte son nom, le Diable, ayant sur son dos une hotte de paysans venait souvent le troubler dans ses méditations. Perdant enfin patience, le Saint saisit un jour une énorme pierre et la mit dans la hotte de son persécuteur. Tout d'abord, Satan prit fort bien la chose et descendit tranquillement la pente de la montagne. Mais son fardeau finit par lui peser et, il le jeta bas sur le finage (territoire) de Milly, à l'entrée du vallon de Murvaux. On voit encore, fiché en terre et fortement incliné, ce bloc, borne ou menhir, appelé dans le pays la HOTTE DU DIABLE.
Légende N°3 d'aprés Louis Pitz dans son livre "Contes et légendes de Lorraine" aux éditions Nathan 1966.
Les roches solitaires, les pierres aux formes bizarres étaient à l'époque gauloise, l'objet d'une vénération religieuse. C'était là que siégeaient les anciens Dieux et qu'ils recevaient les hommages de leurs fidèles. La pierre de Milly, près de Dun, en est une des rares exemples en Lorraine, terre trop souvent bouleversée par les invasions étrangères. Si l'on en croit les anciens chroniqueurs locaux, cette pierre, sous le nom de "PETRA PERTUSA" (pierre percée), aurait servi juste de frontière entre la Neustrie et l'Austrasie. Elle est également connue sous le nom de " HOTTE DU DIABLE" car l'imagination des chrétiens primitifs, substituant Satan aux dieux du progressisme, ou les confondant dans la même réprobation, ne pouvaient manquer de donner à ce rocher, naguère lieu de culte païen, une origine diabolique.
Cela se passait en effet dans les temps très reculés où les Dieux des panthéons gallo-romains venaient juste de céder la place au Dieu unique des chrétiens.
Saint Saintier avait évangélisé Verdun, et Saint Remacle, l'apôtre des Ardennes, avait eu bien du mal à chasser des forêts de la Woëvre tous les satyres, Priapes et Walkyries qui y avaient élu domocile depuis des temps immémoriaux.
Satan, impuissant, voyait ainsi ses forteresses tomber les unes après les autres. Il ne savait plus où se réfugier. Il n'osait plus se rapprocher des lieux sanctifiés par la foi nouvelle. Mais il est tenace et ne voulait pas avouer sa défaite. Il résolut donc de tenter un suprême effort en vue de reconquérir son ancien royaume.
Il en voulait tout particulièrement aux moines de Saint Remacle qui s'étaient installés à Stavelot, en pays Wallon et qu'il accusait de tous ses malheurs. Il décida de les anéantir. Il arracha une montagne de granit, y fixa un gros anneau d'airain et le chargea dans une hotte sur ses épaules. Il descendit la vallée de la Meuse, évitant Verdun dont l'accès lui était interdit depuis l'arrivée de Saint Saintier, premier évêque de Verdun. Son intention était de broyer le monastère de Stavelot sous l'énorme masse de rocher.
Le "roi enfumé" cheminait lentement, ployant sous le fardeau qui lui écrasait les épaules. Mais la colère et la certitude de porter un coup décisif à ses ennemis décuplaient ses forces.
Cependant, son passage répandait partout la flamme et le soufre incendiait les forêts impénétrables. Il opérait ainsi "le brûly" sans le savoir de précieux services aux futurs habitants de ces contrées. Mais, Saint Remacle fut averti du péril qui menaçait son monastère et, sans hésiter, résolut de s'opposer aux funestes destins du Diable.
Vétu de la bure, armé de son bâton de pèlerin, il parti à sa rencontre. Sur le dos, il portait une hotte, dans laquelle il avait jeté, pèle mêle toutes les vieilles sandales des moines. Il rejoignit bientôt le Diable dans la région de Stenay. Epuisé par sa longue marche et le poids de sa charge, le démon avait jeté le rocher à terre et s'était assis dessus. Son flan ruisselait d'une sueur phosphorescente et son haleine sentait le soufre brulé. Il scrutait attentivement l'horizon, cherchant son itinéraire. Bientôt il aperçut un vieillard à la chétive allure qui boitait et portait une hotte dont le poids l'écrasait. C'était Saint Remacle, mais Satan ne le reconnut pas.
Quand il fut à portée de la voix, Satan se leva et s'avança vers lui :
- Salut, vieillard étranger !
Saint Remacle, sans se démonter, lui rendit son salut.
- Où vas-tu donc comme ça ? lui demanda le Diable qui voulait engager la conversation pour savoir l'endroit exact où se trouvait le fief de ses ennemis.
- A Rome, répondit Saint Remacle. C'est bien loin en effet. Et toi, où te rends tu ? Tu parais tout rompu de fatigue, poursuivit le Saint.
- Je vais à Stavelot. Mais dis moi, vieillard, est ce encore loin?
- Mon pauvre ami, c'est loin, très loin encore. Moi qui te parle, j'en viens. Eh bien regarde ma hotte, j'ai usé toutes ces chaussures depuis que j'ai quitté cette ville.
- Comment ! dit le Diable en voyant le nombre impressionnant de sandales qui s'entassaient dans la hotte du voyageur. C'est donc si loin ?
- Hélas, oui, répondit Saint Remacle
A ces mots le Diable comprit qu'il n'atteindrait jamais le monastère avec son fardeau. Une terrible colère s'empara de lui. Dans sa rage, il saisit le rocher, en détacha l'anneau et lança l'énorme masse dans les airs. La pierre décrivit dans le ciel une immense parabole jusqu'au dessous de l'horizon et alla retomber bien loin de là, au milieu de la plaine de Dun, plus exactement à Milly.
Ce qui lui valut son nom.
Date de création : 23/01/2009 @ 11:09
Dernière modification : 20/10/2009 @ 15:35
Catégorie : Histoire de la commune Page lue 2565 fois
Légendes bien imagées, on aurait envie d'y croire, mais.... Restons sur terre, tout est l'oeuvre de l'Homme, le bon comme le mauvais, en l'occurrence, pour ce bloc de pierre, cela a dû demander une énergie et une volonté extraordinaire pour la mise en place. Continuez à chercher, bon courage et amitiés du Périgord ou nous aussi on a nos mystères.
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